La paralysie laryngée
fiche maladie
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Auteur
Dr JH. BOZON
Domaine de compétence
Chirurgies :
-
Orthopédique
-
Neurologique
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Maxillofaciale
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Cardiaque
-
Thoracique
La paralysie laryngée est une affection au cours de laquelle le larynx perd sa capacité à s’ouvrir lors de la respiration.
Le larynx est composé de deux hémi-larynx. La paralysie peut toucher un seul côté ou les deux. Le mouvement d’ouverture du larynx (abduction) est commandé par le nerf récurrent laryngé (branche du nerf vague) lequel va donner son information au muscle crico-arythénoïdien dorsal. Lors de cette affection le nerf ou le muscle ou les deux simultanément sont touchés. La maladie affecte les mâles deux à trois fois plus que les femelles.
Les causes de la maladie
Origine congénitale
Certaines races sont décrites comme pouvant présenter une paralysie laryngée congénitale, c’est-à-dire une anomalie qui apparaît lors du développement dans l’utérus de la mère. Il s’agit d’une dégénérescence nerveuse sous contrôle d’un gène autosomal dominant.
La maladie s’exprime avant l’âge d’un an. La maladie se manifeste par un stridor respiratoire (un bruit aigu continu anormal émis lors de la respiration), et parfois par des signes neurologiques plus sévères (ataxie, parésie, tremblements…).
Races concernées
- Bouviers des Flandres
- Bull Terriers
- Dalmatiens
- Rottweilers
- Montagnes des Pyrénées
- Sibérian Husky
Origine acquise
La paralysie laryngée est souvent associée avec des maladies endocriniennes chroniques, des infections ou des polyneuropathiques immunitaires. Dans la plupart des cas on ne peut pas identifier de causes et la paralysie laryngée est dite idiopathique. Les autres causes peuvent être en relation avec des lésions mécaniques (masse ou aboiements chroniques…) du nerf récurrent laryngé, à des intoxications par les organophosphorés, à des virus (rage !). Lors d’hypothyroïdie on note une atrophie de fibre musculaire de type II (fibre à contraction rapide et facilement fatigable).
Races concernées
- Labradors
- Golden Retrievers
- Saint-Bernard
- Setters Irlandais (autour de 9 ans)
- La maladie touche aussi les chats mais de manière moins constante
Les signes cliniques
Qu’elle soit acquise ou congénitale, les signes cliniques de la paralysie laryngée sont similaires. Une modification de la voix, un stridor respiratoire (bruit aigü), des difficultés de respiration à l’effort ou lors de température extérieure excessive. La maladie évolue lentement sur plusieurs années avant qu’un épisode de détresse respiratoire ne fasse prendre conscience du problème. On peut également observer des problèmes de dysphagie, de fausse déglutition, cyanose ou syncope, des pertes de poids, de la léthargie ou des coups de chaleur en raison de leur difficulté à évacuer la chaleur par expiration. Les animaux atteints de polyneuropathie peuvent présenter des anomalies posturales, des anomalies des réflexes spinaux et crâniens.
Un bilan sanguin est préconisé permettant d’exclure une hypothyroïdie et des troubles infectieux liés à des complications de fausse déglutition (numération formule). Les coups de chaleur répétés pouvant conduire à des pathologies de type coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), défaillance multi-organiques et décès.
Le diagnostic
Le diagnostic de certitude est un diagnostic endoscopique. Une petite caméra HD permet d’observer les mouvements du larynx en phase de réveil léger : les aryténoïdes normalement en abduction lors de l’inspiration restent alors sans mouvement, voire se déplacent médialement lors de l’inspiration. Ils sont en général également inflammés et œdématiés, voire blessés en raison de l’entrechoquement chronique des deux aryténoïdes lors de l’inspiration.
Il doit nécessairement être accompagné d’une radiographie du thorax permettant d’exclure la présence d’une maladie concomitante comme une pneumonie d’aspiration (7,9% des cas), la présence d’un mégaœsophage (11,4%) ou la présence d’une masse thoracique.
Une électromyographie peut aussi être conduite sur les muscles laryngés afin de démontrer la dénervation sur des animaux jeunes de moins de douze mois ou à la suite d’un traumatisme de la région cervicale.
Le traitement
Le traitement de choix est le traitement chirurgical. Si la chirurgie est différée, il est important de savoir que la pathologie va évoluer et s’aggraver irrémédiablement. Le traitement médical s’appuie sur des consignes hygiéniques : perte de poids, exercices limités, éviter les lieux chauds…
Le traitement chirurgical de choix est la latéralisation unilatérale (ou bilatérale) d’un aryténoïde. Cela consiste à latéraliser et fixer un des petits os du larynx de manière à ce que sous l’effet de la respiration il ne vienne plus se positionner au centre de la trachée.
Le traitement d’urgence
Les animaux souffrant de paralysie laryngée aigüe doivent être immédiatement tranquillisés, placés au frais et oxygénés. Si cela s’avère insuffisant, une chirurgie en urgence peut être nécessaire ou une trachéostomie d’attente sera réalisée.
Les complications possibles
De 10 à 58 % sérome, hématome, pneumonie d’aspiration, toux, stridor , rupture d’implant, fragmentation de l’aryténoïde, mégaoesophage
La persistance du stridor a lieu dans 33% des cas.
L’amélioration de la respiration est nette pour 93% des grands chiens et 55% des petits chiens.
Fausse route en phase de réveil postopératoire. Ces complications de fausse route sont parfois mineures mais peuvent être très sérieuses et nécessiter une hospitalisation durable.
En conclusion
La paralysie laryngée est une pathologie souvent sous-diagnostiquée et confondue avec des troubles cardiaques ou pulmonaires. Pour un vétérinaire ayant l’expérience de cette chirurgie, le pronostic est excellent.
Nous réalisons cette intervention de routine à la clinique depuis plus de vingt ans.
Une attention particulière est portée au diagnostic clinique et à d’éventuelles maladies associées. De même, nous sommes très vigilants durant la phase de réveil : pour cela, la clinique dispose de tout l’arsenal thérapeutique pour faire face à des complications respiratoires.
La sortie de l’animal est en général programmée le lendemain ou le surlendemain de l’intervention en fonction de sa récupération et de son état clinique à l’admission.
Il nous arrive de réaliser cette intervention en urgence car la stabilisation de l’animal en paralysie laryngée est parfois impossible en raison d’une adduction permanente des deux aryténoïdes entraînant un collapsus du larynx dans un plan vertical.
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